Juste une respiration.
Hier, je me suis autorisée une sortie. La première, depuis le début de ce confinement.
Et il était temps !!
J'avoue avoir trépigné avant d'y aller. Je craignais les regards désapprobateurs, les clusters de gens, la limite de temps, les contrôles, etc...
J'ai mis des heures à bien préparer tous mes papiers : carte d'identité, autorisation de sortie complétée, plan du rayon 'isodistant' (grr) autorisé pour la promenade (récupéré sur géoportail), et même - au cas où - pré-diagnostic de mon autisme, pour pouvoir demander, si je croisais une personne compétente, si je pouvais étendre, pour une prochaine fois, le rayon à mon petit bois habituel qui me manque tant, ou à défaut au grand parc un peu plus près... Bon, je n'ai pas été contrôlée, donc la réponse attendra. Je ne me fais hélas pas trop d'illusion : ils voudront un vrai diagnostic, snif. (mais qui ne tente rien, hein)
J'ai respiré un moment pour calmer l'angoisse liée à tout ça, et j'ai franchi ma porte.
Si sous ma fenêtre, j'ai eu droit à de véritables défilés ces deux dernières semaines, hier, je n'ai croisé que peu de monde, tous regroupés autour des 'espaces verts', et pas ailleurs.
Je les ai soigneusement contourné, sauf un qui de loin voulait absolument me parler, et à qui j'ai du expliquer que je n'avais pas le temps (ni l'envie, mais ça je ne l'ai pas dit) de discuter et qui m'a répliqué qu'on s'en foutait des restrictions... hm... Passé ce petit moment peu sympathique, j'ai enfin pu me détendre un peu.
J'ai pu aller jusqu'à la rivière, mais pas la franchir ni la longer jusqu'au bois bien sûr. Et revenir.
J'ai trouvé aux rues vides un attrait que je n'avais pas ressenti depuis fort longtemps. J'ai longé ces rues désertes et silencieuses, néanmoins en bonne compagnie : le souffle du vent, les chants d'oiseaux, bourdonements d'abeilles et autres cadeaux. Le temps était doux et le soleil magnifique. Le ciel était bien bleu, parsemé de moutons nuageux. Nombre de fleurs étaient déjà sorties de terre, la couvrant de couleurs, certaines embaumant l'air alentour. J'ai rapidement pris un plaisir immense à faire mon petit tour.
Une heure, ça passe horriblement vite, mais c'était toujours ça de pris, ça m'a fait un bien fou de m'aérer le corps et l'esprit. Cela m'avait affreusement manqué, de marcher, et respirer.
Mes coins préférés étaient pour la plupart hors d'atteinte, mais j'ai quand même pu profiter d'assez de nature et de solitude pour me requinquer.
Je pense qu'à l'occasion, toujours sans abuser, j'y retournerais.