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A l'ombre de moi-même
21 mars 2024

Bientôt deux ans..

Enfin, "bientôt"... disons qu'à la vitesse où tout va, je trouve cela imminent.


J'ai été étonnée de voir un nouveau commentaire récemment, me demandant de mes nouvelles (merci Alain).
Alors je me dis que, peut-être, certains ou certaines sont curieux d'avoir des nouvelles.

Cela m'a émue à quelque part. Après tout, je ne suis rien, je ne sais même plus comment être une personne, alors que ma petite vie banale puisse intéresser quiconque, je sais pas... je n'y croyais pas trop mais ça m'a quand même fait plaisir. C'est doux quand quelqu'un pense à vous..
J'aurais écris avant si je l'avais pu. J'ai commencé plein d'articles, mais au final, je ne poste jamais rien nulle part. Les mots ne coulaient pas tous seuls, ou alors pour ne rien dire, ça aurait demandé du temps d'organiser mes pensées et de les confier de façon intelligible sur un support ; un temps que je n'ai pas aisément. Et puis la nouvelle interface de canalblog a fini de me décourager. Enfin bref.
Pour une fois, je prends le temps de poster sur l'un de mes trop rares moments de calme, histoire de donner des nouvelles.

Je vais faire au mieux. Désolée d'avance pour le flou, les directions multiples, les éventuels mots manquants, et les fautes d'orthographe qui elles, ne manqueront sûrement pas. Je vis dans un brouillard perpétuel depuis deux ans. Plus rien n'est clair. Plus rien n'est fluide. Rester concentrée m'épuise...
 

La version courte & officielle, c'est ça : "Globalement, ça va".

Hélas, il y a une version officieuse, qui comme toujours avec moi mesure des kilomètres de rien. Tâchons de synthétiser autant que possible, et sans trop justifier.

-> Depuis deux ans, retour de vieux démons que je croyais avoir vaincus. Gros coup au moral.
Un enfant, ça vous met face à beaucoup de choses, ça réveille ce qui dormait - bon comme mauvais -, et ça ébranle les bases de votre couple si elles n'étaient pas assez solides. On a beau le savoir, le vivre reste différent. Alors deux d'un coup..
-> Déménagement non désiré, à gérer en grande partie seule, avec burnout de monsieur qu'il a fallu soutenir, et deux enfants en bas âge que personne ne pouvait vraiment garder. Retour dans un coin de France que je voulais fuir pour toujours. Et monsieur a fini par me dire qu'en réalité, jamais nous n'irons en Bretagne, ma région de coeur. Huit ans qu'il me promettait qu'on irait y vivre un jour : en fait non. Gros coup au moral ça aussi.
-> Monsieur avait promis d'être plus présent, mais il est à fond dans son nouveau travail qui ne se passe pas aussi bien qu'escompté, donc je continue à passer 10 à 12 heures par jour seule avec mes filles que je ne comprends toujours pas vraiment (elles ne babillent et signent que quelques mots très sélectionnés), et lui n'est pas toujours "disponible" pour nous quand il est là. Je me pose des questions pour l'avenir si notre chemin conserve cette direction ou ses méandres actuels... et j'essaie de l'investir - régulièrement malgré lui - dans la vie de maison et de famille, pour ne pas m'écrouler.
-> On a aussi pris une nounou pour garder les filles un peu, pour que j'ai des jours où m'occuper mieux de la maison, dormir, sortir quand j'y arriverai de nouveau, me détendre surtout... elle n'est pas "idéale" et nous avons beaucoup de point de désaccord, mais au moins, elle ne fait pas de mal à mes filles, et cela les socialise. Moi ça me permet de souffler, même si le fait d'avoir besoin de ça m'a fait encore plus chuter dans ma propre estime qui déjà ne volait pas haut...
-> Je gère toujours ma multitude de petits maux du quotidien. Quand il n'y en a qu'un à la fois, ça va. Quand tout tombe en même temps, c'est plus compliqué.
-> Mais, j'ai repris un parcours de soin avec le médecin que j'avais avant, il y a deux déménagements de cela. Il faut un bon mois pour avoir un rdv, faire plus d'une demi heure de route pour aller à son cabinet, et avoir sa demi journée de libre pour effectivement le voir... mais c'est le seul à m'avoir vraiment soignée au cours de ma vie. Et puis pour en trouver un autre, il va falloir se lever tôt dans le coin...
Par moment, j'imagine ce que ça ferait de me lever un beau matin en n'ayant mal nulle part, et ni vertiges ni acouphènes ni nausées, ni brume dans la tête, l'esprit et le corps reposé. Me réveiller "reposée", et "en forme". Avec de l'énergie ! Rien qu'à la pensée, j'en pleure... Je commence à croire que c'est peut être possible, alors que j'avais renoncé à l'espérer... J'espère tellement qu'on y arrivera. Par contre, bon sang, ça va être long...
-> Avec tout ça, retour en force de la dépression, échec de traitement, à nouveau "on se débrouille toute seule". Grosse lutte intérieur pour admettre à quel point la vie m'a usée en fait, et que donc mon esprit est dans une sorte de convalescence colossale à laquelle je ne peux pas me consacrer. Donc on fait avec.
En tout cas, quoi qu'il arrive, quel que soit mon état, même quand la migraine me terrasse et que tenir debout me coûte une énergie et une volonté inimaginable, je me lève chaque matin, et je fais ce que je dois faire : Le minimum syndical dans la maison pour qu'elle reste saine pour mes filles, et m'occuper de mes filles.
Tout le reste, si j'y arrive même juste en tous petits bouts épars, c'est du bonus - même si j'admets à regret qu'il n'y en a pas beaucoup, de bonus.
Je me dis naïvement malgré moi qu'il me suffit d'encaisser et tenir... mais la volonté ne fait pas tout, loin de là. On l'oublie trop souvent, ça aussi. Alors on s'accroche toujours au même mantra "Tout passe", et on prie très fort pour que ça passe bientôt.
J'enrage un peu intérieurement d'être dans cet état, de ne pas être la maman que je voulais être (plus patiente, avec plus d'énergie pour faire plus de choses...), et de ne pas aller mieux plus vite... mais ça n'aide pas, alors je lutte contre ça aussi. Un pas à la fois...
-> Et je vous passe le reste des détails, positifs comme négatifs, sinon vous serez encore là demain.

Je me dis régulièrement que la vie que pourtant j'ai choisie n'était en réalité pas pour moi.
En fait, j'ai toujours du mal à ne pas me voir comme une simple anomalie, quelque chose qui n'aurait plus du être là depuis longtemps.. et je tremble un peu chaque jour à l'idée de "contaminer" mes filles avec mon mal-être.
Quel insensé espoir m'a fait croire que j'allais mieux ? Que je pourrais affronter ça ? Je ne sais pas. Trop tard, désormais... c'est fait c'est fait. De toute façon moi je n'imagine plus la vie sans elles.
Alors, à défaut d'être la maman que je voulais être, j'explique ce que je peux.
Que maman a peu de "pile" et a déjà beaucoup dépensé d'énergie "avant", et qu'elle est fatiguée maintenant. Qu'elle fait de son mieux, bien que souvent ça risque de ne pas être satisfaisant. J'en suis désolée. Je me concentre autant que possible sur le positif, et je me pose régulièrement pour jouer avec elles. Je leur dis que je les aime chaque fois que je le pense -donc probablement cent fois par jour-, je les câline et les embrasse à chaque occasion où elles sont d'accord (si elles me repoussent, je ne m'impose pas). Je leur dis combien je suis fière d'elles, et les qualités que je leur trouve. Je dis aussi beaucoup "non" hélas, mais que serait une éducation sans cadre, même rond ? Je ne vais quand même pas les laisser faire n'importe quoi..
Malgré les cris qui sortent immanquablement quand elles refusent trop obstinément de m'écouter et font des bêtises, malgré les moments désormais inévitables ou je pars pleurer dans la pièce à côté pour me calmer et qui me font me détester, je rêve qu'elles se sentent aimées, et en droit d'exister, de s'affirmer, sans devenir des idiotes auto-centrées.
C'est compliqué, l'équilibre, surtout quand on est soi-même cabossé...

En tout cas, elles sont déjà si différentes !
J'aime noter intérieurement tout ce qui les rassemble comme ce qui les éloigne. Parce qu'elles sont deux personnes différentes, malgré leur ressemblance - et ce que peuvent dire les gens qui ne les voient que quelques heures dans l'année -. Cela me semble si vital de le leur faire remarquer, petit à petit... En tout cas, planter la graine d'individualité, et la laisser faire son chemin sur lequel je ne peux rien.

Au niveau des points communs, je dirais qu'elles sont pleines de vie, curieuses, astucieuses, malicieuses, râleuses - voire colériques, rieuses, têtues, etc. Des enfants quoi. Enfin, des enfants quand on les laisse être un minimum.
Parfois je regrette un peu - uniquement parce que du coup je trouve cela compliqué à gérer - qu'elles ne soient pas comme on m'a toujours décrite enfant : calme, posée, réfléchie, discrète, obéissante.... Et puis je me souviens comment je suis aujourd'hui et pourquoi j'ai toujours été "anesthésiée", et je ne regrette plus d'avoir deux tornades à la maison, quand bien même elles m'épuisent quotidiennement. C'est dur à cause de mon état à moi, pas à cause d'elles. Elles sont innocentes, mes merveilles. Et elles grandissent jusqu'ici en bonne santé et peu s'en faut "normalement" ! J'essaie de les laisser vivre autant que possible et être des bébés/enfants, chance que je ne me suis pas trop sentie moi même (et qu'objectivement je n'ai probablement guère eue), mais je n'ai pas vraiment de référentiel pour faire ça bien comme il faut, alors à défaut, ça reste du comme je peux et au feeling. Seul l'avenir pourra me dire à quel point je me suis foirée ou non...

Donc voilà. Vous savez l'essentiel.
Toujours là. Avec deux hirondelles, et un moral fluctuant. A lutter comme je peux entre chaque moment..

Et vous ? Comment allez vous ?

2 hirondelles martyrisant un grillage

 

 

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