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A l'ombre de moi-même
20 décembre 2019

La dépression - C'est quoi ?

C'est un sujet que je souhaitais pouvoir aborder depuis le tout début du blog, sans savoir si je le ferais un jour... j'ai préparé plusieurs fois mon témoignage, pour le supprimer chaque fois. C'est pas évident... Alors cette fois, je me lance, ou j'essaie.

J'aurais tellement à dire, trop sûrement. Je vais me limiter... mais comme toujours, couper pour aller au plus simple tout en conservant le sens et le reste va être compliqué, donc je vais faire de mon mieux, et au pire tant pis.

Si vous voulez un truc court, et bien réalisé, assez proche d'une réalité générale allégée - bien que chaque cas puisse varier -, je vous donne le lien vers cette vidéo trouvée récemment : ◁❚❚▷

Je précise que cet article est le fruit de mon ressenti et vécu personnel. Il existerait presque autant de dépressions que de personnes qui en souffrent, ce n'est donc pas une vérité absolue valable pour tout le monde. Mais je pense que vous y trouverez plus de vrai que dans les discours des psychologues de comptoir de toute façon. Et j'utiliserai probablement le "nous" et/ou le "vous" au lieu du "je", mais je ne m'adresserai pas nécessairement à vous qui lisez ceci.

 

Introduction

Aujourd'hui, je voudrais m'attarder sur les bordures d'un mot plutôt tabou.
Un mot mal compris. Un mot moqué ou condamné. Un mot parmi d'autres qui choque, qui dérange, qui énerve parfois. Un mot que beaucoup de monde voudrait nier : la dépression.

Un petit mot de dix lettres, réparties en trois syllabes. Un petit mot pour de grands maux encore non reconnus par bien des gens qui les qualifient de "mode", d'"excuse" et autres jugements hâtifs assez implacables, et tous aussi bêtes les uns que les autres.

Après tout, ce n'est qu'un petit mot qui peut juste conduire à l'abandon de la vie : au suicide (cet autre petit mot qui subit un peu le même traitement d'ailleurs). Vouloir mourir, c'est quoi après tout, hein ?
Un mot pas si petit que ça, finalement, non ?

Un qu'il serait sympa et avisé de ne pas prendre à la légère.

Si un sourire peut contenir tout l'amour du monde,
Un regard toute une éternité en une seule seconde,
Une larme peut suffire à vous noyer dans une douleur profonde.

La dépression, c'est quoi ?

Je peux déjà vous dire ce que ce n'est pas.
La dépression, ce n'est pas la déprime. Ce n'est pas la tristesse ou la mélancolie. Ce n'est pas juste un vague à l'âme ou un flottement de l'esprit égaré qui passe et s'en va. Ce n'est pas une légère fatigue ou une baisse momentanée de moral. Ce n'est pas une simple période de doute.
Ce n'est pas tous ces petits "bas" par lesquels tout le monde passe forcément dans sa vie, et que souvent après, on oublie.

Ce n'est pas tous ces choses qui sont autres et ont des sens différents ou incroyablement limités.
Si la dépression peut impliquer tout ça, elle implique plus encore, et surtout, ce n'est généralement pas un état passager, dans le sens où elle peut durer des mois, mais surtout plus vraissemblablement des années, voire toute une vie. C'est donc beaucoup plus que tout ça réuni.
C'est un mot à part, qui vous détruit de l'intérieur - même si vous ne voulez pas que ça arrive - et sur du long terme, qu'elle offre parfois de courts moments de répits ou pas. Le seul point commun c'est que comme le reste la dépression, c'est subi, jamais choisi.

Et bien souvent, c'est la double peine, parce qu'autour, personne ne (veut) comprend(re), personne n'accepte, mais tout le monde juge, vous enfonçant dans la solitude et le rejet en prime.

Mais encore ?

Je vais tenter de vous donner un aperçu de ce qu'est la dépression. Et je me répète mais on ne choisit pas d'entrer en dépression, et cela ne "s'attrape" pas un beau matin par magie ou parce qu'on en a eu envie. La dépression, ça vous envahit, petit à petit, l'air de rien, inexorablement.
En général, ça commence doucement. Et les détails s'accumulent, les uns après les autres, ils grandissent, crescendo, pour vous submerger sans que vous ayez rien vu venir.

C'est un mal-être au début supportable, qui s'inscrit dans la répétition et la durée. Un qui n'a "à priori, aucune raison d'être". Qui surprend mais dont on ne se méfie pas. C'est toute notre personne qui ralentie, imperceptiblement, en continu. on se dit "ça arrive, voyons dans quelques jours".

C'est un poids grandissant qu'on porte sur les épaules et le coeur, invisible. Dont on a honte sans trop savoir pourquoi, alors on le cache, on le combat comme on peut. On se dit comme tout le monde "c'est dans la tête, un peu de patience, ça va s'arrêter".. On fait genre que tout va bien en attendant.

C'est une anxiété permanente, envahissante, qui nous ronge à longueur de journée, de paroles, d'actions. Un doute et un malaise lancinants qui nous bouffent, plus perceptibles à chaque seconde qui passe. On ne sait pas d'où ça sort, ça nous inquiète, et ça nourrit l'anxiété. Pourtant tout le monde le dit "y'a pas de raison, ça va passer". Mais ça ne passe pas.

C'est notre sensibilité qui chaque jour est accrue, jusqu'à être à fleur de peau en permanence. C'est le plaisir et la joie qui s'effacent du dictionnaire, laissant un vide immense, mais qu'on ne voit hélas pas immédiatement. On a progressivement plus le goût à rien, mais on se force et on continue à dire "tout va bien". On finira peut-être par s'en convaincre ? Mais déjà on sent que ça ne mènera pas bien loin.

Ce sont parfois des moments de crises dissimulées : colère, panique, terreur, profonde tristesse, émotion sans nom. Des explosions incomprises et stigmatisantes de sentiments dont on ignore d'où ils sortent et pourquoi ils sont si violents. On ne sait pas ce qu'on a, et on sait qu'on ne trouvera probablement aucun secours, aucune réponse, en allant voir autrui. D'ailleurs si quelqu'un assiste à l'un de ces moments, il va bien nous le faire sentir, mieux vaut camoufler, mieux vaut se taire; Le début de la solitude.

C'est notre motivation pour tout qui diminue. Nos passions qui s'essoufflent. Nos envies qui s'évaporent. Le monde en noir et blanc. Mais surtout en noir. On commence à ne plus faire, ne plus sortir, ne plus dire. On se gomme, on rase les murs..

C'est une culpabilité sournoise et profonde qui nous engloutit lentement. Renforcée à chaque commentaire ignorant de l'entourage qui nous accable. C'est le sentiment d'être soi-même un problème, un fou, une merde, tout à la fois, et qui prend de l'ampleur. Le dégoût de soi pointe son nez.

C'est une carapace qu'on façonne et qui nous coupe petit à petit du monde : trop bruyant, trop compliqué, trop méchant. On est seul dans sa tête, et on finira par vouloir être seul tout court. Pas qu'on le veuille, on en souffre aussi, mais c'est plus simple comme ça finalement, ça fait moins mal.

C'est le monde aseptisé de ses couleurs et sa chaleur. C'est la lumière qui faiblit, qui se dissipe, qui disparaît. Comme si elle n'avait jamais existé, ou il y a si longtemps qu'on a du mal à se la rappeler. De toute façon y arriver, c'est encore plus culpabiliser. De l'avoir laisé s'échapper, de pas réussir à la rallumer, ou même juste à la regarder.

C'est le sommeil qui fait de la merde. Les cauchemars, les insomnies, les moments limites de narcolepsie... et jamais aucune sensation d'être reposé. On se prend toujours tout de plein fouet. Donner le change devient vraiment compliqué.

C'est notre corps qui nous asticote. On devient maladroit, en plus d'être crevé. On mange trop, ou pas assez, ou n'importe quand et n'importe comment. Certaines fois on plonge dans l'anorexie, la boulimie, ou autre maladie, ce qui change l'aspect du corps aussi. On s'en dissocie.

C'est notre estime de nous qui après la pente douce, part soudain en chute libre, au point que rien ne semble plus pouvoir inverser la tendance. Crash assuré. C'est notre confiance en nous, et en tout, qui suit, caillou après caillou, jusqu'à l'avalanche qui nous ensevelit.

Ce sont nos pensées qui envahissent tout, tout le temps, et nous rabâchent en priorité tout ce qui ne va pas et nous fait mal - et surtout tout ce qu'on fait nous même mal ou pas du tout. Ce sont toutes les petites choses qui deviennent obsédantes... On réfléchit trop, à tout, sans arrêt. La moindre décision c'est l'angoisse assurée. Sauf qu'on y peut absolument rien, et qu'y'a aucun bouton off.

C'est la raison qui tente de lutter, qui vacille, qui s'embourbe, qui ne peut plus rien pour nous. Tout est "trop". Trop dur, trop lourd, trop compliqué, trop épuisant...

C'est notre énergie qui fond et se dissous jusqu'à ne plus avoir envie de se lever, ou quand on voudrait, ne plus y arriver. Où se forcer à sourire coûte l'énergie disponible pour une journée... alors qu'on en a tout juste assez pour respirer.

C'est notre entourage qui s'est amenuisé, qui ne nous comprend plus du tout, et qu'on fuit désormais clairement, pour avoir juste un peu de paix et ne pas avoir besoin de donner le change qui nous coûte chaque jour beaucoup plus, beaucoup trop.

C'est cette douleur morale si présente qu'on en a physiquement mal. Elle prend toute la place...et semble encore vouloir grandir. On suffoque, on implose. On ne sait toujours pas quoi faire et parfois on commence à même plus vouloir chercher. "À quoi bon ?" tourne alors en boucle dans nos pensées.

C'est notre corps, à nouveau, qui nous trahit clairement désormais - parce qu'impossible de comprendre ce qu'il veut nous crier. On tombe sans arrêt malade, tout nous demande une énergie considérable et une volonté de fer que nous n'avons plus. C'est parfois ce truc à la con qui se déclenche, comme une maladie durable, ou un trouble plus grave...

C'est le sommeil qui désormais soit nous submerge à longueur de journée, soit nous déserte systématiquement jusqu'à ce qu'on s'écroule. Et rien n'y fait, le corps est déconnecté.

C'est les sentiments qui après avoir été si intenses les derniers temps, se retrouvent bloqués derrière un brouillard épais, et s'évaporent... Ils sont vides, ou absents. Tout s'efface, parce qu'il n'y a plus la place de ressentir le positif, ni même la colère ou le reste : la détresse est partout, et on ne sait toujours pas ce qui se passe, et c'est trop tard pour en parler, y'aura personne pour écouter, ou même accepter. Souvent y'aura même personne pour juste bien vouloir y croire.

C'est parfois nos pulsions qui nous font faire des choses qui nous font encore plus honte - vomissements, auto-mutilation...-, juste pour se sentir vivre un peu, ou tromper la douleur et la folie. Ressentir autre chose...ou nous punir d'être tellement moins bien qu'on ne voudrait... ce bleu là ? Je suis tombée. Qu'est-ce que je suis pas douée alors. Cette cicatrice ? Ma main a ripé ... ah ah oui, c'est marrant... on se déteste déjà.

C'est ce putain de miroir qui ment, qui nous montre quelqu'un d'autre avec notre visage. C'est pas nous, c'est plus nous. Comment peut-on changer à ce point ? On envie de nier et fuir ce satané reflet. Tout est cassé.

C'est ce flottement qui s'empare de nous, nous rend amorphe, ailleurs. Impossible de rester concentré. Des heures dans le vague et le flou. :À se demander comment notre corps a t il encore le réflexe de respirer ? Qu'a t on bien pu faire de notre journée ... ? À ne penser à rien, parce qu'on a cessé d'exister.

C'est notre esprit qui n'est plus là, ou si peu. Dehors c'est si lourd, si compliqué, si éreintant... Notre planète est mieux - y'a rien dedans outre un bruit blanc, mais au moins y'a rien à y ressentir, rien à y faire. Si seulement on pouvait ne plus la quitter, plus jamais.. de toute façon, on ne mérite pas mieux se dit on en pensée. Le désir de mort apparaît.

C'est la culpabilité qui nous écrase totalement désormais. On entend d'avance tous les jugements qui vont nous enterrer encore plus bas au moindre faux pas. D'ailleurs on ne fait apparemment plus que ça : des faux pas. À quoi sert ce combat ? S'il reste un peu d'orgueil ou d'amour pour ses proches, on peut pas, et on se sent tellement lâche. De vouloir crever. De pas oser crever. De pas pouvoir décider. De pas réussir à se relever. De tout. Ca donne juste encore plus envie de crever. Une boucle infernale bouclée.

C'est la solitude qui est notre seule compagne, qu'on haït autant que nous avons besoin d'elle, parce qu'ailleurs, il n'y a pas de place pour nous. Même si on nous dit le contraire, on ne le croit plus. C'est pas possible. On se répugne tellement...

C'est nous qui mentons à longueur de journée pour cacher l'ampleur de notre état comme on peut, ou qui n'avons même plus la force d'essayer de maintenir la façade. Souvent là les gens nous traitent de loques, de rabat-joie, et d'autres encore. On s'écoeure à en vomir. Croiser des gens, c'est souvent synonyme d'encore pire. Si le point de rupture n'a pas encore été atteint, ça ne devrait plus tarder.

C'est nous qui nous dégoûtons, nous détestons, voulons disparaître de ce monde. Cette voix qui nous susurre si souvent qu'il vaudrait mieux crever. Au moins, tout serait terminé. Pourquoi est-on encore là ? Où est-ce qu'on va comme ça ?
Parfois on commence à boire, à fumer, ou autre... pour ne pas penser, pour oublier...

C'est les questions en pagaille à tout instant, fusionnées aux pensées noires. Y'a que ça en nous, mais dehors, tout va trop vite, y'a trop de lumière qui fait mal aux yeux et ravivent de vagues souvenirs trop douloureux, y'a trop de gens, trop de mouvements, trop de bruits, trop trop trop.

C'est toute notre vie qui a perdu son sens. Son essence -même quand on aime-. Notre existence qui est vide, parfois sans passé, et sûrement sans avenir. On a mal à l'âme, mal au coeur, parfois aussi mal au corps; Douleur, douleur, douleur... jour et nuit, nuit et jour. Douleur. Vivre c'est souffrir, et souffrir c'est vivre. Douleur...
mais c'est une douleur invisible. Incompréhensible. Pratiquement interdite... encore plus de douleur.

 

C'est tout ce que j'ai cité, chaque nuit, chaque jour de l'année. Ni vacances, ni rtt.

C'est tout qui s'est volatilisé, parti en fumée.. C'est plus rien qui ne compte vraiment ou n'a d'importance. Y'a pas d'issue. Y'en a plus. C'est de la douleur et de l'absence. C'est l'envie de mourir en silence. Parfois on camoufle. On planifie.. Et c'est pile ou face le jour J.

C'est le tic-tac inaudible qui dort quelque part. C'est à chaque instant, prendre sur soi et se faire violence pour avancer, malgré tout, et seul, parce que... parce qu'on ne sait pas bien pourquoi. Mais tant qu'on y arrive, tant que personne ne nous condamne trop, tant qu'on imagine pas pouvoir en sortir et qu'on sait pas quoi faire d'autre, alors on ne peut faire que ça, et on le fait. Essayer de poser un pied devant l'autre quitte à ramper. Et chaque jour où on n'a pas cédé, c'est un combat qu'on ne parvient pas même à voir comme gagné. C'est juste un jour de douleur qui va s'accumuler à ceux déjà passés, avec tout ce qu'on a entendu des autres sur nous...


Voilà, en gros la dépression c'est tout ça.
Et encore j'oublie peut-être des choses. Pas spécialement envie de me forcer à penser à tout.
De toute façon, avec des mots écrits, c'est encore difficile de bien se rendre compte et réaliser l'ampleur de la chose.

• 

Le suicide, c'est la seule porte visible pour sortir de cette spirale de merde, parce que celle qui consiste à "se faire aider", elle demande de pouvoir croire que c'est possible, et que tout sera accueilli sans jugement. Et trouvez-moi une personne qui n'a jamais jugé comme un con son voisin pour des détails de merde déjà . . . Ces personnes sont encore rares. Trop rares. Et on ne sait plus comment faire confiance de toute façon. Faut tout ré-apprendre.

• 

Pourquoi je vous en parle ?


Déjà pour commencer parce que les tabous m'énervent.
Les sujets tabous, ce sont des sujets qui dérangent parce qu'ils sont mal compris. Ils sont mal compris parce qu'on en parle pas. C'est le serpent qui se mord la queue. Ceux qui en parlent le plus sont souvent ceux qui en savent le moins. Ces sujets dont on ne parle pas, ou peu et souvent très mal, font que ce n'est pas près de s'améliorer.

C'est d'autant plus vrai que tout le monde a rapidement son petit avis bien tranché sur les sujets tabous, même si, ne l'ayant généralement pas expérimenté, ils ne savent pas réellement de quoi ils parlent. C'est pas agréable à admettre, mais c'est pourtant vrai.
Pour grossir un peu le trait et bien visualiser la situation des tabous : Ce sont des sujets où les concernés sont jugés impitoyablement par les non-concernés qui n'en ont aucune véritable expérience.
Et c'est parfois rageant d'entendre dire et de voir faire n'importe quoi chaque fois qu'un tel sujet est abordé, bien des gens tenant les mots du bout des doigts comme si en admettre l'existence, soit allait tâcher leur chemise, soit revenait à donner une "excuse" à autrui pour aller mal (les privant ainsi du "droit" de les juger - c'est commode de juger : pas besoin de s'élever, il suffit de rabaisser l'autre pour se sentir bien, fort, et puissant. Oui, c'est affligeant).

La dépression rentre dans ce cadre là. Difficile pour qui ne l'a pas vécue de se figurer que la volonté ne fait pas tout. Car non, définitivement, elle ne fait pas tout. Hélas. Du coup, c'est un cas où la compassion a du mal à se faire une place, et où on retrouve plus facilement des réactions de dédain, de répulsion, de déni, etc. qui n'aident pas du tout, bien au contraire.

Le souci n'est pas tellement la personne qui réagit ainsi mais bien son ignorance, sans laquelle elle serait sûrement plus humaine. Et cette ignorance, elle vient notamment du silence qui tourne autour de ça...
Comme pour d'innombrables autres choses, personne ne peut "savoir" sans avoir d'abord "appris", et rien ne s'apprend en étant catalogué ou nié d'emblé d'une façon ou d'une autre.

Or la dépression tue.

Pour traiter un problème, il faut savoir qu'il existe, en comprendre les causes et fonctionnements dans les grandes lignes. Comprendre que ce problème n'aura pas la même taille aux yeux de tout le monde, et que c'est OK comme ça tant qu'on ne projette pas ses propres réactions et valeurs sur l'autre. Chaque douleur est personnelle et doit être accueillie pour ce qu'elle est. Sans ça, on ne pourra pas avancer.
Les tabous doivent être levés. Les problèmes regardés en face, et affrontés - avec humanité.

Mais j'en parle aussi pour une autre raison.

La dépression c'est un sujet qui me touche en plein coeur, parce que j'ai assisté à des combats comme celui-ci toute ma vie, mais également parce que je me bats contre elle depuis pratiquement toujours, moi aussi.
Et en dehors de mon conjoint qui fait ce qu'il peut : personne dans mon entourage n'a jamais accepté ce fait ! 

Aujourd'hui, bien que rien ne soit joué, je pense être pas loin de la fin si elle existe. Même avec tout ce qui se passe de pas top pour moi ces derniers temps.
Pour la plupart des gens autour de moi, rien n'a vraiment changé, mais moi je sais qu'entre "hier" et aujourd'hui, c'est le jour et la nuit.
Je ne peux pas encore dire "je suis guérie", j'ignore si c'est vraiment possible - encore que je commence à vouloir le croire, mais restons prudente. Mais je peux dire sans mentir "je vais mieux" et même certains jours, de plus en plus nombreux, : "je vais bien".
Beaucoup n'ont pas cette chance..

Alors je prends le risque d'en parler.
Pour sensibiliser un peu sur le sujet, en espérant ainsi combattre le tabou qui n'a pour conséquence que d'isoler un peu plus ceux qui en souffrent, et ceux qui s'y trouvent confrontés sans savoir ce que c'est ou comment réagir. J'espère également donner un infime aperçu de ce mal à ceux qui le nient pour qu'ils essaient d'accepter que ne pas comprendre ne signifie pas que ça n'existe pas, et pour les inviter à plus de bienveillance dans leurs paroles et actions.

Mais aussi, je souhaite donner un témoignage à ceux qui en souffrent. En espérant ainsi donner un peu d'espoir à ceux qui sont en plein dedans, même si sur l'instant, ça leur paraîtra impossible d'en sortir dans leur cas. Je l'ai cru si longtemps aussi... et pourtant.. c'est possible.

Mais j'essaie de vous raconter ça bientôt si j'arrive à trouver les mots.

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Commentaires
C
C'est un billet magistral que tu as écrit là.<br /> <br /> Il me faudrait des heures pour bâtir un commentaire digne du travail d'analyse et de synthèse que tu as réalisé là.<br /> <br /> Je n'en ai pas le temps, mais sache que j'ai lu attentivement, et que j'ai beaucoup de compassion pour toi, quand tu es dans ces moments-là. J'ai la chance de n'avoir jamais fait de dépression. Mais je sais que personne n'est à l'abri.<br /> <br /> Je t'embrasse de tout mon coeur et je t'encourage à continuer ce beau chemin que tu as entrepris.<br /> <br /> ★<br /> <br /> ✫ ✫* *<br /> <br /> ✫ ✫ ✫.★**<br /> <br /> `⋎´✫¸.•°*”˜˜”*°•✫<br /> <br /> ..✫¸.•°*”˜˜”*°•.✫<br /> <br /> ☻/ ღ˚ •。* ღღ ˚ ˚✰˚ ˛★* °ღ ˚ • ★ *˚ .ღ 。<br /> <br /> /▌ *˛˚ ˚ ✰* *˛˚ ˚ ✰* *˛˚ ˚ ✰* <br /> <br /> / \ ˚. *˛ ˚ღღ* ✰。˚ ˚ღ*。 ˛˚ ღ ღ 。✰˚* ˚ ★ღ。<br /> <br /> ღ˛°* ღ ღ Un bisou céleste pour toi
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